Le Crash du LL114 .

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Au cours d’un séjour dans le Vercors à la mi-septembre 2024, j’ai appris par d’autres randonneurs, l’existence d’une stèle commémorative appelée la "Stèle de l’Avion ».

Une rapide recherche internet m’a fourni qq. informations et nous avons décidé d’y consacrer une journée.

La stèle se situe sur les hauteurs du bourg d’AUTRANS, en pleine forêt, à qq. dizaines de mètres sous une crête .

Les personnels de l’office du tourisme (très coopératifs et sympathiques dans cette région) nous ont fourni les renseignements nécessaires pour s’y rendre .

Hélas, le point de départ de la randonnée (bien balisée) était dans les stratus, et la température était franchement glaciale.
Je décidais donc de repousser la montée vers la stèle au lendemain, et  me rendre au cimetière d’Autans où les victimes sont enterrées .

Ce Crash aérien a eu lieu une nuit de tempête de neige en février 1944.
Je n’ai aucune compétence d’historien, mais j’ai pu me procurer le jour même, le livre rédigé par 2 historiens consacré à cet accident tragique .


L’avion était un quadrimoteur H.P.  HALIFAX Mk5 construit dans les usines Rootes. Il portait le N° de série LL114.
L’appareil et son équipage (7 personnes) appartenaient au 138eme squadron de la R.A.F. basé à Tempsford.
Cette unité avait pour mission exclusive d’intervenir au profit des Services secrets Action de l’armée britannique.

Les missions consistaient en des parachutages d’armes et munitions au profit des résistances dans tous les pays d’Europe occupée, parachutage de tracts, ou de pigeons voyageurs, parfois de personnels spécialisés .

L’équipage était constitué de 5 Britanniques, et de 2 Canadiens .
Je tiens à dire dès maintenant, car cela m’a profondément marqué, ils était âgés de 19 à 22 ans ……

Ils étaient en opération au 138 ème squadron (leur 1ere unité opérationnelle) depuis 57 jours, et c’était leur  cinquième mission .
(Les 4 précédentes ayant été parfaitement exécutées ).

La devise du Squadron 138 gravée sur le blason, était :   "FOR FREEDOM" …...

Ces 7 petits gars avaient pour nom :

- F/O  G.D.  CARROL,  RAF  le pilote.

- P/O  A.E.   REID,   RCAF  le  navigateur et copilote

- Sgt  J.A.   TAYLOR,   RCAF  le bombardier

- Sgt  R.D.   CLEMENT,   RAF  l'opérateur radio et mitrailleur

- Sgt  P.T.   THOMSON,   RAF  le mécanicien

- Sgt  G.S.   WOODROW,  RAF  un mitrailleur

- Sgt  K.W.  RADFORD,   RAF  un mitrailleur


Après leur décollage  de Tempsford le 7 février 1944, à 19h55, personne ne sait plus rien avant le crash .

Le lieu de largage de la cargaison, dans le Vaucluse, n’a pas été survolé . Les résistants n’ont entendu aucun avion cette nuit là.

L’appareil avait semble-t-il pris le chemin du retour, pour raison inconnue , mais la région était en pleine tempête de neige cette nuit là .  (Pb. technique, givrage, erreur de navigation …. )

Au cimetière d'AUTRANS :










Le livre relatant l'enquête, concernant ce Crash s'intitule:

CRASH HALIFAX  LL114 l'Enquête.
Ecrit par André BOUISSON et Michel PIRAT.

Les Editions du Net .


A suivre.


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Merci Alain pour ces photos en souvenir de cet équipage appartenant à la Royal Air Force qui volait sur Handley Page Halifax Mk5

A + Pascal

Merci pour cette évocation

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Il y a dans tout le massif du Vercors, dans tous les villages, des stèles rappelant le sacrifice de très nombreux résistants , et tout autant la barbarie de l’envahisseur d’alors .

C’est bien sur ma passion pour l’aviation, qui m’a attiré vers cet évènement particulier, ce crash aérien , qui d’ailleurs n’avait aucun rapport avec la résistance du Vercors, puisque le parachutage avorté de matériel aurait du se dérouler dans le Vaucluse .

Mon propos, en relatant ce crash aérien, n’est pas de faire la moindre différence entre cet équipage qui a perdu la vie au cours de cette mission, et tous les résistants qui sont morts pour la liberté et la reconquête de la France . Notre liberté actuelle, découle de TOUS ces sacrifices humains.

A signaler quand même, qu’après la découverte de l’épave de l’avion, le Maquis du Vercors a pu récupérer les armes, munitions, et autres matériels qui étaient dans les restes de l’appareil .

Le lendemain de notre première tentative, fut une journée de grand soleil, qui nous a permis d’accéder au lieu du crash et à la stèle entourée de qq. restes du H.P. Halifax .




Il faut faire environ 8km plein nord, depuis AUTRANS pour ariver au parking du "plateau de Gève".
En hiver, c'est un site de ski de fond et de biathlon . En ce mois de septembre, c'est la randonnée ou le VTT qui sont pratiqués sur la multitude de pistes et chemins de la région .

On est là, à l'extrémité nord du plateau du Vercors.







Le Refuge de Gève , qui était à l'époque un lieu de repli du maquis du Vercors .
C'est là dans la tempète de neige du 8 fevrier 1944 qu'a été entendu le passage de l'avion et son crash . C'est de là qu'est partie la première reconnaissance à skis pour essayer de comprendre ce qui avait été entendu .






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Après une heure de marche en forêt en suivant le balisage "l'avion", on arrive devant la stèle et les restes de l'appareil .






Un panneau en mauvais état, à proximité, indique sommairement les circonstances du crash.
Il comporte une indication, et photo d'un Avro Lancaster, ... ce qui est une erreur énorme , le 138ème Squadron étant uniquement doté de H.P. Halifax à cette époque .
Je n'ai donc pas voulu faire de photo de ce panneau incorrect .




Sur la stèle, encadrant une plaque où figurent les noms des sept membres d'équipage, se trouvent deux moyeux d'helice . On peut voir l'engrenage solidaire de l'axe d'helice, dernier élément du réducteur de vitesse de rotation.
Sur celui de gauche on peut voir les embases des pales d'hélices disposés à 120° . Ceci indiquant clairement que le moteur était bien un Rolls Royce V12 monté sur cet appareil .
Sur le H.P. Halifax, ont été montés diverses version du V12 R.R. Merlin refroidi par liquide, et aussi le moteur en étoile refroidi par air Bristol Hercules .

Le H.P. Halifax Mk V qui s'est écrasé ici était doté du Rolls Royce.





Sur cette image, on distingue en arrière de la roue denté les embases de deux pales d'hélices à 120° .


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Sur cette photo d'époque le H.P.  Halifax est doté des moteurs V12 Merlin et aussi de la double dérive en pointe de flèche caractéristique du Mk V crashé dans le Vercors, mais je pense que ce n'est pas un Mk V , car il ne comporte pas la tourelle dorsale, et il me semble que le nez de l'appareil est différent .


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Les "lapiaz", formations rocheuses en calcaire érodé par l'écoulement de l'eau, caractéristiques du massif du Vercors . (et rendant la marche assez pénible par moments .... ).




Nous avons ensuite parcouru les dizaines de M séparant le lieu du crash de la crête de la montagne (moins de 50m de dénivelé) . De la on surplombe la vallée au niveau de Voreppe et Voiron .
(mais au travers de la végétation, impossible de réaliser une image) .

Je n'ai pas pu m'empêcher de penser, que si l'appareil avait évolué à une altitude supérieure de 100 m, ... il ne se serait pas crashé là .... !!
Ce qui a ajouté un élément à mon émotion du moment .....


J'invite, ceux qui auront été intéressé par mon modeste récit à se procorer et lire le livre consacré au Crash du Halifax LL114, à se procurer ce livre (18 Euros ... ) fort intéressant .

Bien entendu, je me suis inspiré du livre pour accompagner ces qq. images .


= A mon avis, le livre comporte une erreur:
La seule photo de H.P. Hallfax  -page 108- n'est pas celle d'un MkV, comme celui crashé dans le Vercors. C'est probablement la photo d'un Mk III, avec les moteurs Bristol Hercules et les dérives rectangulaires .










Alain


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Un détail à savoir au sujet du H.P. Halifax:

Cet appareil ne comporte pas de double commande  !!
Il n'y a qu'un Pilote aux commandes du H.P. Halifax .

Sachant qu'à l'époque il n'y avait pas ou très peu de dispositifs d'assistance sur les commandes, on peut imaginer que lors des vols longs (6 à 8h) le pilote puisse être particulièrement fatigué à la fois par la concentration nerveuse nécessaire, mais aussi par les efforts aux commandes, le froid .... etc .

La nuit de cet accident du LL114, un autre Halifax du même squadron (dans la même région), victime d'une panne moteur, et de givrage (dans la tempête de neige), perdant trop d'altitude, a du être abandonné par son équipage qui a sauté en parachute sur ordre du pilote .

Pour le LL114, on ne saura jamais les raisons du crash, mais on peut imaginer que le givrage affectait aussi cet appareil qui ne pouvait pas gagner en altitude ....

Altitude du Crash: 1430 m .


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Merci Alain pour ce morceau d'histoire. Par les temps qui courent c'est tellement important de se souvenir de cette période.
Dans le village d'a coté de chez moi il y a également eu un crash d'un avion allié. C'était quelques jours après le débarquement, un P-38 en retour de mission de mitraillage de nœuds ferroviaires s'est fait abattre par la Flak. J'ai participé à la cérémonie mémorielle en juin dernier: https://www.ouest-france.fr/bretagne/breal-sous-montfort-35310/breal-sous-montfort-se-souvient-du-pilote-americain-mort-le-13-juin-1944-51a4c8b8-2c25-11ef-94e8-820b9e9c1d0c

https://ille-et-vilaine.meconnu.fr/stele-a-la-memoire-de-russel-quinn

Merci Alain pour ce témoignage dédié à tous ceux qui se sont sacrifiés pour notre liberté.